Insécurité/Société

Sexe et drogue, toujours la même zone à Lausanne

«Les dealers auront disparu des rues lausannoises d’ici à 2013, au plus tard 2014.» Cette promesse, c’est le syndic Daniel Brélaz qui la faisait il y a une année, en découvrant, stupéfait, le quotidien des riverains de Riant-Mont.

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Sparadraps ensanglantés, bouts de feuilles d’aluminium, seringues souillées et préservatifs jonchaient les escaliers bucoliques reliant «leur» colline à la rue du Tunnel en contrebas. «Un shootoir à ciel ouvert», estimaient certains. Douze mois plus tard, à la veille de voir leur pétition «Pas de zone de non-droit à Lausanne» transmise à la Municipalité, les habitants de Riant-Mont attendent toujours de l’aide. Et, contrairement à l’ensemble des Lausannois, ils redoutent le retour des beaux jours.

«On va commencer par le positif.» Suzanne* est essoufflée. Elle vient tout juste de remonter les fameux escaliers qu’elle dit ne plus emprunter la nuit venue. «Il y a des seringues aujourd’hui encore. Je les ai montrées à un policier qui passait par hasard. Il a dit qu’il ferait un rapport. On verra bien.» Donc le positif. Suzanne parle des rondes de police plus fréquentes, à pied ou en voiture, et parfois avec un chien, et des arrestations. «Il y a eu un léger mieux. Et en ce début d’année, la météo nous a bien servi. La pluie a fait fuir les toxicomanes et les dealers. Mais ils sont comme les hirondelles… Ce que je veux, c’est que ces gens comprennent qu’ils n’ont pas que des droits. Ils ont aussi des devoirs.» Voilà pour le positif.

Drogue et prostitution
«La différence entre Chauderon et chez nous, c’est qu’ici non seulement ils vendent de la drogue, mais les gens en consomment sur place», analyse Abbès*. La jeune Andrea* approuve. Elle habite en bas des fameux escaliers. Son appartement donne directement sur le petit manège des dealers et des drogués. Et des prostituées. «Ces temps-ci, il y a surtout davantage de passes qu’avant.» C’est elle qui est à l’origine de la pétition signée par 736 personnes, remise au Conseil communal en septembre 2012 et finalement prise en compte à l’unanimité en janvier dernier par la commission chargée de l’étudier. «C’est la police qui m’avait conseillé de lancer cette pétition. Elle m’avait dit que, en ce qui la concernait, elle ne pouvait rien faire pour nous!»

En attendant que la Municipalité l’étudie et agisse, les riverains se prennent donc en main comme ils le peuvent. C’est Abbès qui est allé chercher un bidon à seringues dans une pharmacie. C’est le concierge qui l’a installé. Suzanne: «On essaie tant bien que mal de montrer à ces personnes qu’elles peuvent se montrer plus respectueuses. Ce serait au moins ça!»

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